
Il existe de nombreuses portes d’entrée menant à la dévalorisation ; beaucoup d’entre elles sont développées dans la seconde édition du livre « Au fil des os », le squelette et les articulations y étant reliés (entre autre). Dans cette nouvelle édition, je détaille chaque os et articulation du corps humain pour saisir les conflits, les messages et enseignements qu’ils peuvent véhiculer en cas de lésion. Ainsi repérer cette dévalorisation et s’en libérer peut être également une clé pour progresser dans la résolution de problématiques osseuses.
La dévalorisation touche tout le monde à divers degrés et intensités, elle peut être globale ou localisée dans une partie de notre vie. Sa présence est susceptible de nous freiner pour avancer, réussir, atteindre un objectif, obtenir un travail, des promotions, gravir les échelons sociaux, faire couple…
Comme le rappelait Gérard Athias, d’une manière générale, la dévalorisation trouve son origine dans la comparaison. C’est parce que nous nous comparons que nous nous dévalorisons. Ainsi la compétition est-elle une grande pourvoyeuse de dévalorisation (si cette notion vous intéresse, vous pouvez lire l’article sur la compétition). Bien que cela ne soit pas évident et que cela demande généralement un important travail personnel, (davantage dans une société qui nous donne accès à la vie magnifiée de tout un chacun via les réseaux sociaux), en sortir, en guérir, demande d’apprendre à ne plus se comparer à l’autre, mais également à ne plus se comparer à soi-même, à une image de soi passée et/ou idéalisée et ainsi s’accepter tel que nous sommes ici et maintenant.
Autre vision
Dans cet article, nous allons aborder la notion de dévalorisation par la première étape de la langue des oiseaux : l’étymologie.
« Dévalorisation » vient du mot valeur. Or, d’après le Littré, l’étymologie de ce mot est valere : la force/être fort. Sortir de la dévalorisation, recontacter sa propre valeur doit donc passer par déterminer, définir ses propres forces, les investir, les travailler, les faire grandir pour ensuite les offrir au monde.
Reconnaitre sa valeur, c’est recontacter ses véritables forces tout en apprenant à accepter d’être moins bon, moins compétant ou moins qualifié dans d’autres domaines, tout en sachant offrir sa considération, son admiration et son enthousiasme à celui qui possède ces mêmes qualités qui nous font défaut. Il peut alors être utile de se faire aider de ses proches pour déterminer ses qualités personnelles (ses forces), voir comment ils nous définissent, et/ou de se replonger dans notre enfance pour se souvenir de nos facilités.
Autre vision
Reprenons l’étymologie. Dévalorisation raconte de/valore.... sans force/couper de la force. Avec cette grille de lecture, la dévalorisation traduirait une absence de force et par extension, un défaut de puissance. Ainsi, étymologiquement, la dévalorisation et le sentiment d’impuissance sont-ils liés.
Par l’étymologie, le sentiment de dévalorisation tend à annihiler la force ; il révélerait ainsi une injonction inconsciente à ne pas l’utiliser, à l’abolir. Il est donc possible de retrouver chez la personne qui en souffre une mémoire contenant l’équation : force = danger. En adaptation, cette mémoire peut ainsi générer un désir inconscient d’anéantir la force, la puissance de l’autre…
En effet, notre cerveau ne peut agir sur l’autre. Ainsi dans certains cas lors d’un grand stress notre cerveau peut adopter pour nous-même, la solution que l’on aurait aimé que l’autre applique dans notre propre vie. Dans cette configuration, la dévalorisation exprimerait alors un désir de supprimer la force de l’autre et serait révélatrice d’une peur de l’autre. Dans ce contexte, elle représenterait une tentative inconsciente de s’extraire du pouvoir de l’autre en en supprimant la force, en annihilant le pouvoir qu’il peut avoir sur nous ou un proche. Il serait alors utile de chercher des mémoires personnelles et/ou familiales :
de personnes ayant été soumises, asservies par la force (dans la vie personnelle ou professionnelle...) ;
des personnes ayant été rabaissées, humiliées par un parent une autorité ou autre... ;
des personnes ayant subi, sans pouvoir réagir, des agressions, des violences, des humiliations (parent/amour/entreprise/ société…).
un parent dont l’union n’était pas approuvée par sa famille sa belle-famille ?
un parent ayant un métier dévalorisé socialement ?
Comme nous l’avons vu, la dévalorisation revient à supprimer la force de l’autre ou encore... la sienne. Dans ce dernier cas de figure, elle peut être révélatrice d’une crainte de sa propre puissance associée à un désir de s’en couper pour s’empêcher inconsciemment de nuire à l’autre ou de mal s’en servir. Il est alors important de chercher des mémoires familiales :
de remords causés par une utilisation abusive de sa force, de son pouvoir ;
une culpabilité importante ;
un regret ou un remords d’avoir agi de telle ou telle façon ;
un regret ou un remords d’être parti ou de s’être rendu quelque part...
Par exemple, des histoires de personnes ayant regretté d’avoir blessé, agressé quelqu’un ou de l’avoir tué (à maxima).
Dans cette grille de lecture, un sentiment de dévalorisation serait alors la traduction d’une interdiction inconsciente d’agir ou de réagir, d’une crainte de mal faire ou faire du mal.
Ainsi, dans la dévalorisation la mémoire liée à l’abus de la puissance de l’autre peut engendrer une crainte de sa propre puissance, une peur d’en abuser, de faire mal à l’autre à son tour ou une peur des conséquences liées à une mauvaise action, à une erreur.
Progresser sur la dévalorisation
Au travers de l’analyse étymologique, sortir de la dévalorisation revient à redécouvrir sa force et à l’exprimer. Pour ce faire, penchons-nous sur cette notion de force pour en saisir les enseignements.
L’univers et le monde suivent des lois que les physiciens tentent de mettre en équation. Lorsque cela est possible, au cours de mes différentes recherches, je tente de transposer ces mêmes lois dans la vie de tout un chacun afin de faire ressortir ce qu’elles peuvent nous enseigner et raconter de nous, qui faisons partie intégrante de cet univers.
Nous allons donc traduire dans notre vie la définition de base d’une force afin de voir si elle ne peut pas nous offrir des pistes de réflexion pour retrouver notre propre force, puissance, valeur...
En physique, et plus particulièrement en mécanique générale, une force est caractérisée par :
une direction,
un sens,
un point d’application, et
une intensité.
Une force a donc une direction et un sens. Or, en physique, une direction est une ligne qui a toujours deux sens possibles. Par exemple, la direction pourra être une ligne horizontale, le sens ira alors soit vers la gauche soit vers la droite.

En transposant ces caractéristiques dans notre vie, on peut envisager :
La direction : comme celle que l’on souhaite donner à notre vie. C’est le fond. Ce à quoi nous aspirons, la voie sur laquelle nous souhaitons aller, ce que nous voulons vivre ou expérimenter, nos objectifs profonds (valeurs, rêves, intérêts, vocations, quotidien…). En général, elle s’exprime par un verbe.
Le sens : comme la manière d’être ou de faire. C’est la forme. Ce sont les stratégies préférentielles pour vivre notre direction, nos rêves… En réalité, nous pouvons considérer le sens comme le moyen que nous aimerions privilégier pour vivre notre direction et/ou comme la façon dont nous aimerions nous comporter dans celle-ci. Il peut s’exprimer également par la négative : c'est-à-dire ce que nous ne souhaitons pas, ce que nous ne voulons pas ou plus (pour nous, pour l’autre, pour le monde, dans le couple, le travail…).
Le point d’application : c’est la mise dans la matière, la réalisation, ce que nous mettons en place pour concrétiser ce fond et cette forme... Cela représente l’incarnation à la fois de notre direction et celle de notre sens. C’est le domaine d’action. Là où nous souhaitons agir et incarner notre direction et notre sens.
L’intensité : comme le niveau d’implication dans lequel nous sommes pour incarner les trois points décrits ci-dessus. L’énergie que nous mettons à les concrétiser, le temps que nous consacrons à la réalisation de nos aspirations.
Exemple général :
Une personne aspire à soigner (direction) par les mains (le sens) en devenant ostéopathe à Paris (point d’application).
Une autre aspire à soigner (même direction que la première) par les mains (même sens que la première) en devenant kinésithérapeute ou chirurgien… (point d’application différent).
Une autre aspire à soigner (même direction) par l’écoute et la parole (sens différent) en devenant psychologue (point d’application différent).
Une dévalorisation signifierait donc chez celui qui la vit :
qu’il n’a pas trouvé sa direction ;
et/ou qu’il n’a pas trouvé la façon dont il souhaite vivre cette direction (sens) ;
et/ou qu’il ne sait pas où l’incarner ou ne fait rien pour l’incarner (point d’application) ;
et/ou qu’il n’y met pas suffisamment d’énergie ne lui consacre pas suffisamment de temps (intensité)…
D’après cette grille de lecture, sortir de la dévalorisation revient alors à prendre le temps et éventuellement se faire aider pour définir sa direction ainsi que la manière dont on souhaite la vivre (sens) pour ensuite mettre toute son énergie (intensité) dans sa concrétisation (point d’application) ; mettre toute sa volonté et son énergie dans la mise en place de ce qui nous permettra de progresser dans la concrétisation de notre aspiration pour mettre celle-ci au service du monde.
Le rôle du thérapeute sera quant à lui de traquer ces différents points dans ce que lui raconte son patient pour repérer celui qui lui fait défaut, afin de l’aider à se libérer de sa dévalorisation.
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